Galiléo: le revenant

Galiléo: le revenant

Dans les articles en archive (2007!) de ce site figure une analyse (de l’époque) sur les grands travaux européens que constituaient AIRBUS, ARIANE et GALILEO, les deux premiers déjà en exploitation commerciale. Le troisième n’étais pas encore vraiment démarré, 12 ans après une décision pourtant unanime de 1995 au sein du Conseil de l’Union, englué dans un problème de financement par le refus des industriels de s’engager dans un investissement dont le délai de retour sur investissement était alors estimé à 15 ou 20 ans au bas mot.

Le projet, absolument important pour l’UE car conditionnant son indépendance dans la gestion des flux d’échanges dans les transports internationaux ne fut sauvé que par la décision des états membres d’assurer au niveau de l’Union les investissements de base et de confier plus tard Galiléo l’exploitation commerciale aux entreprises comme ce fut d’ailleurs le cas pour les deux autres grands projets invoqués. L’organisation industrielle a été revue en conséquence.

Le présent article, daté de mars 2021 rend compte de la situation au moment ou GALILEO, enfin en passe de devenir opérationnel s’apprête à rejoindre une cohorte de systèmes de localisation par satellite nationaux devant fonctionner ensemble – caractère international des échanges exige – chacun s’assurant des moyens de son indépendance dans l’usage.

Ainsi s’est ouvert un nouveau récit de l’aventure Galiléo, qui, dans l’oubli des difficultés de son démarrage nous est présentée comme un grand succès de la politique européenne de développement qui, pourtant depuis les traités n’était pas censé en avoir une, en laissant l’initiative aux états et à l’industrie.

Ou en sommes nous ?

L’UE , après l’épisode « croquignolesque » où pour lances les satellites et les stations sol il a fallu chercher le financement dans les crédits inutilisés par la PAC en fin d’année, a finalement ouvert une ligne de crédit spécifique les années suivantes et de 2010 à 2020 réussi à placer sur orbite les 26 satellites de la constellation nécessaires pour une couverture complète du réseau mondial du système de localisation. Ces satellites,au rythme des financements et des lancements disponibles ont été mis sur orbite par des lançeurs Soyouz (à Baikonour ou en Guyane) et pour les 4 derniers par la dernière Ariane 5 prévue avant le lancement d’Ariane 6, également depuis le Centre spatial Guyanais.

Il semblerait, d’après des journaux professionnels ou économiques comme la « Revue de l’Aviation » ou encore « les échos », que l’on va passer à la phase d’exploitation et l’appel d’offre lancé par l’UE en 2018 a été gagné par L’entreprise franco-italienne Thales Alenia Space et le groupe européen Airbus Defense and Space . Ce consortium sera chargé d’ici 2024-2025 de mettre sur orbite quatre nouveaux satellites Galiléo capables de portet le système à un niveau de concurrence suffisant avec la nouvelle version de GPS américain mais aussi avec le Gonass russe et le Beidou chinois, lequel va entrer sur le marché mondial incessamment après plusieurs années de mise au point dans le périmètre asiatique.

Le niveau spécialisé d’orbites autour de 22 000 km permettant une couverture idéale de la planète dans la détection des déplacements va devenir bien encombré, d’autant que d’autres états, notamment les japonais et certains pays orientaux songent à équiper leur propre système de détection.

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