Exposé sur la 5 G

Exposé sur la 5 G

Exposé daté de décembre 2005 en réunion publique par zoom dans le cadre d’Attac France

On a dit tant de choses sur la 5G et pourtant, on en sait si peu.


De quoi parlons-nous ? D’un réseau de communication transportant des données en format numérique. La donnée est une information, copiée, convertie en format numérique, transportable sur un réseau .


Depuis le télegraphe Chappe, installé sur les lignes ferroviaires dans les années 30 du siècle dernier les réseaux de communication à distance ont eté développés, tenant compte de l’état technologique du moment.


Chaque nouvelle génération a deux buts : améliorer la performance du réseau, en prenant en compte les évolutions technologiques, et répondre à des besoins nouveaux des utilisateurs.


Dans la télécom basée sur la transmission hertzienne, la génération 1 G a été portée par les premiers téléphonse « portables » : la 2 G par la transition vers le numérique, la 3 G avec l’image : la télé mobile et la transmission de vidéos, et l’entrée sur internet. la 4 G c’est l’internet très haut débit qui transforme nos smartphones en véritables ordinateurs de poche .


Jusqu’à la 4G, on a surtout demandé au réseau communiquant d’être fidèle et sans erreurs de transmission, car la déformation de la donnée numérique compromet le décodage de la donnée transmise quelle qu’elle soit.


On focalise beaucoup sur la porteuse et sur les antennes du réseau mais d’un point de vue systémique, c’est l’élément le moins signifiant de la chaine de transmission :

Dans le programme annoncé avant le confinement, on indiquait à l’ANSES que dans une première phase on utiliserai principalement suivant les applications le réseau d’aériens des 2G à 4G adapté à des fréquences voisines.

entre 800 Mhz et 3,5 Ghz (les antennes 4G+:2,5 Ghz seraient encore adaptables jusqu’à 3,5 Ghz.

Le travail à 26 Ghz ne serait envisagé qu’après 2025.

l’aérien, on le choisira en fonction de l’application (BF à UHF) mais aussi des fréquences libres sur un réseau très encombré. Ceci dit, vu le programme d’applications et particulièrement dans les villes il faut s’attendre à une augmentation considérable du nombre d’antennes en particulier pour distribuer les fréquences centimétriques mais aussi en raison du développement de la domotique dans les habitations.


Nous n’entreront pas dans les détails, il nous suffit de savoir que ce sont les interfaces correcteurs d’erreur qui caractérisent le réseau, y compris actuellement avec la 4G bien plus que la fréquence de la porteuse. Les modifications nécessaires dans le réseau hertzien, seront plus liées à la logistique qu’à la qualité de la transmission.


Grace aux investissements qui sont consacrés au domaine du codage et du décodage, correction d’erreur compris, on y a fait des progres considérables. On a fait beaucoup moins d’efforts pour analyser les effets périphériques sur les tissus biologiques ou sur la santé mais nous y reviendrons, pour d’abord répondre à la question ;


En quoi la 5G pose-t-elle des problèmes différents de la 4 G et des générations qui l’ont précédées ?


La 4 G actuelle, avec un débit théorique supérieur à 100 Mb/s se voit rarement sollicitée à ce niveau et la 3 G est la plupart du temps largement suffisante pour les applications actuellement supportées.

La saturation qui ralentit parfois nos ordinateurs est plus lié aux applications qu’au réseau.

La tendance à rechercher une augmentation du débit dans une nouvelle génération est évidemment naturelle mais aujourd’hui superflue. La 5 G servira à autre chose. A quoi peut donc servir un débit de 20 Gb/s ?

Un débit max 20 fois plus élevé que la 4G signifie qu’on a une raison d’adapter le réseau à de nouvelles applications.

Un nouveau marché se développe : celui des objets communicants : C’est la véritable raison du développement de la 5G  : le réseau doit être un moyen de liaison entre des objets éloignés qu’on veut voir fonctionner de façon synchronisée ou dans d’autres cas sous contrôle distant mais en temps réel. Télécommande, mesures synchronisés, interfaces de programmation applicative (com entre logiciels) Le sérieux de l’affaire est dans le marché déjà existant de l’IoT (internet of Things), 3ème étape de développement d’internet. Plus de 7 milliards d’appareils IoT sont déjà connectés aujourd’hui, et les experts estimaient avant la crise que le volume de ce marché monterai à 22 milliards d’ici à 2025.


Il ne s’agit plus seulement de transporter une information d’un endroit à l’autre mais d’un échange interactif entre des objets distants qui doivent fonctionner ensemble sans décalage quel que soit leur éloignement : d’ou la LATENCE qui dépendra peu de la distance mais beaucoup des relais qu’il faudra mettre en œuvre pour amener l’information d’un point à un autre.

Le temps de latence : c’est le temps nécessaire pour qu’une information envoyée par un émetteur donné soit effectivement reçu par l’objet communiquant récepteur. Dans ce temps de latence, la part du temps de trajet à la vitesse de la lumière du faisceau porteur sera négligeable (3.10-6s/km= 3 µs/km), le temps de latence inclut le codage de la donnée et son décodage pour utilisation.


Une latence de 1 seconde n’aura aucune importance dans le démarrage à distance de la visualisation d’une vidéo transmise sans interruption du début à la fin. On commencerait à le trouver génant avec un dialogue entre 2 personnes distantes pour lesquelles le temps de réponse (aller-retour) serait reçu par chacun comme égal à 2 secondes, et serait inacceptable dans des interventions qui devraient être absolument synchronisées comme le pilotage en continu et à distance d’une machine ou d’un véhicule en mouvement ou dans une opération chirurgicale télécommandée, des applications prévues avec la 5G.


Avec les générations de réseau actuel, de 2 à 4G, la latence nécessaire peut varier entre 20 et 100 ms ou même plus suivant l’application et suivant le nombre de serveurs en relai dans la chaine quand la distance entre objets communiquants est très grande. Pour les applications prévues en 5G, on espère réduite la latence autour ou en dessous de 2 ms.


C’est un saut technologique important qui portera principalement sur la correction d’erreurs dans des applications très dynamiques à haut débit , entraînant parfois mais pas toujours l’utilisation de porteuses THF dans le domaine centimétrique(au dessus du Ghz) mais surtout d’un traitement informatique des erreurs.


La 5G sera avant tout un réseau plus réactif que les générations précédentes avec une performance de latence très améliorée utilisée pour des applications dynamiques avec interactions entre logiciels.

Certaines applications, comme en domotique, auront des structure communicantes fixes mais rétarties dans des espaces différents, comme des capteurs mais d’autres seront mobiles, ce qui pousse à l’objectif d’un réseau sans zones blanches et donc à des antennes plus nombreuses.


Dans une première phase de développement de la 5G, une grande partie de la transmission sera faite à travers les aériens actuellement utilisés en 2, 3 et 4 G. Le développement de la domotique amènera à densifier le trafic en ville d’où la probabilité des petites antennes à chaque coin de rue.

Pour l’essentiel, la 5G des prochaines années se traduira, au travers des applications et des stratégies de rentabilisation par une augmentation du trafic hertzien.

Au delà, l’utilisation des fréquences centimétriques et millimétriques (3,5 Ghz, 26 Ghz) nous fait entrer dans un domaine inconnu car encore peu exploré sinon dans l’espace.

L’utilisation de réseaux de satellites qui a été évoquée au dernier salon du Bourget est encore à explorer.


Les conséquences pratiques pour la société :


La multiplication des objets communicants sous contrôle amènera la densification d’un brouillard electromagnétique abominable d’autant que comme actuellement avec 2,3 et 4G, la 5ème génération pendant de très longues années s’ajoutera aux 3 autres versions pour les applications devenues traditionnelles et le réseau 2G assure encore 99% du service dans les cas ou il n’y a que du son ou des données peu rapides à transporter. Cette pollution électro-magnétique sera présente partout 24h/24(de 800 Mhz à 2600 Mhz + 3,5Ghz et 26Ghz pour 5G). Elle s’ajoutera aussi aux autres pollutions de même nature (avec compteur Linky, dans les fils et objets communicants un peu partout)


Sociologiquement, nous voyons déjà dans l’usage abusif du smartphone pour ceux qui en ont un et le mal à vivre pour d’autres. Le confinement a mis en évidence la séparation nette entre une population de plus en plus dépendante d’un « big brother » qui lui a permis de maintenir le contact avec d’autres isolés par zoom ou skype et une autre population , un lumpenproletariat qui a du rester confiné chacun chez soi, voire dans la rue, faute d’être intégré à cette société de la machine ou l’état subventionne même le développement d’un logiciel de détection de virus fortement contesté pour le caractère intrusif de la démarche.


Le risque médical et biologique.



D’après le rapport préliminaire de l’ANSES daté de Janvier 2020, le déploiement de la 5 G vise à développer des services innovants dans de multiples domaines et nous verront lesquels, ceci confirme en tous cas la tendance constatée sur les générations 1à 4 G.

Ce rapport préliminaire ne donne aucune évaluation technique, ce devrait être contenu dans le rapport définitif … en 2021 ! mais il y a tout de même des informations intéressantes.

Dans un pré-rapport publié en début 2020, le panel d’experts que l’ANSES a réuni pour étudier les effets biologiques de la 5G nous informe qu’il ne va pas lui même procéder à des tests représentatifs des situations réelles mais s’appuiera sur les travaux réalisés par les industriels eux-même, comme les mieux placés pour connaître leur matériel. Les industriels professant qu’il n’existe aucun effet biologique que l’effet d’échauffement par induction, et se gardant bien d’établir des seuils réellement représentatifs, il ya peu de probabilité pour que les conclusions de l’ANSES soient très innovante et il y a peu de chances de voir dans leurs conclusions une étude exhaustive du cas des personnes électrosensibles pourtant avéré et parfois reconnu dans certains tribunaux.

A chaque génération, on ajoute des applications nouvelles ouvrant de nouvelles perspectives et de nouveaux marchés.

Les champs hertziens dans leurs applications terrestres constituent une ressource naturelle plus rare qu’on ne le pense et maintenant en limite de saturation dans le applications terrestres


Technologie, objectifs, fonctions et attributs


Qu’en est-il du saut qualitatif que l’on attend de la 5 G ?

Le recours aux ondes millimétriques n’a pas pour but d’augmenter un débit de transmission suffisant pour la plupart des applications actuelles. D’ailleurs les applications de la 5G démarreront aux mêmes fréquences ou à des fréquences voisines de la 4 G ou même de la 3G du réseau mobile actuel. L’une des raisons de ce choix est des plus prosaïques : le réseau actuel est quasi saturé, chaque attribution de fréquence encore libre se négocie durement entre les multinationales de la télécom et avec les autorités nationales.

l’autre raison, est commerciale : le développement considérablement des « objets communicants », un marché mondial qui en 2020 devrait mondialement atteindre les 200 milliards de dollars.

Dans ce type d’applications sont recherchées deux caractéristiques essentielles : La bande passante utile, liée au débit en Mbits/s et la latence mesurée en milli secondes. Ces deux caractéristiques ne sont pas directement liées à la porteuse du signal:

La bande passante est une donnée connue, que l’on sait choisir et optimiser, je n’insiste pas.

Mais la latence, qu’est-ce-que c’est ? Tout simplement le temps total de transit de la donnée primaire au récepteur incluant transcodage et décodage. Pour transmettre un dossier même très volumineux, mais d’une certaine durée sans changements le temps de latence se résumera à un retard au démarrage et n’aura aucun caractère impératif. Il en sera autrement pour piloter à distance une opération chirurgicale ou l’opérateur doit avoir le contrôle immédiat et complet de son outil comme de sa propre main.

Avec la 5G, on peut obtenir une latence de 2 ms, donnant au système un caractère d’action quasi instantanné. Avec la 4G, la latence moyenne obtenue est de l’ordre de 30 à 100 ms : c’est un veritable saut technologique. Ce sera incidemment l’explication du fait que les mobiles de la 4G à part quelques exceptions très rares et chères ne seront pas compatibles 5G.


Les inconnues de la 5G

Elles sont bien sur sur les aspects physiologiques et les risques sanitaires. L’ANSES a publié en octobre 2019 un rapport préliminaire sur l’exposition de la population aux champs EM liés au déploiement de la 5G.

ANSES ( l’Agence nationale de sécurité sanitaire) est un établissement public sous la tutelle de plusieurs ministères dont le rôle est de documenter ses tuteurs sur les sujets à la demande  dans l’alimentation, l’environnement et le travail. Elle n’a pas de laboratoires en propre mais en cas de saisine sur un sujet désigne des comités d’experts qui font l’inventaire des travaux de recherche en cours ou publiés sur le sujet en cause. Le rapport préliminaire cité a le mérite :

  1. de montrer en 72 pages que les laboratoires travaillant sur les effets des expositions aux fréquences non radiatives sont très nombreux et l’ANSES en fait la synthèse qui devrait être publiée comme rapport définitif … en 2021 !

  2. l’inventaire réalisé montre que si nombreux sont ceux s’intéressant au sujet, c’est chaque fois sous un aspects liés aux matériels, jamais in situ et dans des situations opérationnelles. Il existe bien, pour la 5G des sites probatoires fonctionnant parfois depuis des années mais ils ne publient pas, en tous cas jamais autrement que dans des « communiqués » plus démonstratifs que probatoires.

  3. En résumé, à ce point d’étape, le Comité d’expertise spécialisé qui a fait un travail sérieux sur la revue des travaux existant est amené à se poser et poser 3 questions :

    ¤ compte tenu du manque de données dans la bande autour de 3,5 Ghz, peut-on extrapoler à cette bande les résultats des expertises précédentes sur les effets des radiofréquences (8,3 Khz-2,45 Ghz) ?

    ¤ A partir des données disponibles dans les fréquences entre 20 et 50 Ghz, peut-on identifier des effets sanitaires potentiels ?

    ¤ compte tenu des spécificités des signaux de la 5 g, peut-on anticiper l’exposition des populations et son impact sanitaire ?

  4. L’autorisation donnée au déploiement de la 5 G plusieurs mois avant que l’étude ANSES arrive à conclusion montre dans quel mépris sont tenues ces conclusions.

    Faudra-t-il attendre, qu’il y ait des morts, comme ce fut le cas dans d’autres domaines comme l’amiante, les encéphalopathies spongiformes , ou encore le sang contaminé ?

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