A l’aube du XXIe siècle, la production d’électricité est désormais ouverte à la concurrence et son transport dans toute l’Europe organisé autour des réseau multi-nationaux de production et de distribution.
EDF, en France, en a confié la distribution quel que soit le fournisseur à ENEDIS (anciennement ERDF), filiale à 100% . Depuis 2006, ENEDIS organise la pose forcée de nouveaux compteurs Linky en profitant de l’ambiguïté des textes existants. ENEDIS le fait en utilisant des méthodes discutables au plan de la légalité, avec la complicité tacite des services publics, au détriment de la sécurité des personnes et des installations dans des appartements qui sont souvent hors normes électriques et dans les entreprises.
Cette véritable arnaque n’apporte pas grand chose à la distribution d’énergie, sinon par la suppression du relevé manuel de la consommation et la mise au rebut de millions de compteurs anciens parfaitement opérationnels aux frais du contribuable. Elle offre par contre la possibilité à la société anonyme ENEDIS de contrôler bientôt sous son monopole le nouveau et considérable marché des objets communicants dans la domotique comme dans l’industrie. Ce développement s’organise sous couvert de l’installation en cours de la 5G à faible latence qui n’aura pas plus d’utilité dans le domaine de la communication que Linky dans la distribution, mais qui ouvre la voie au contrôle centralisé par le distributeur des équipements communicants dont le nouveau marché s’installe dans milieu industriel.
Dans ce contexte et compte tenu de la situation française, avec le projet « Hercule », EDF qui par ailleurs a envisagé de privatiser la production nucléaire semble maintenant prévoir la garder dans l’orbite de l’état pour en éponger les dettes et envisage de vendre les centrales hydrauliques sur les barrages. L’UE de son côté l’y presse, pour dit-elle cesser de distordre la concurrence avec le pôle de production nucléaire Français quasi monopolistique. L’énergie du soleil et du vent, bien commun s’il en est, serait par contre parfaitement privatisable.
Les utilisateurs, les citoyens en tout cas, tout en réclamant la fin du nucléaire souhaitent le maintien d’un service public unique, distribué équitablement et dont le coût soit mutualisé, voire redistributif, pour permettre à chacun d’en bénéficier à la mesure de ses besoins plutôt que de ses moyens.
Au détriment d’un service public de télécommunication, EDF veut refondre son groupe avec une partie (EDF bleu) comprenant la production nucléaire fortement déficitaire dont on ne privatiserait que les services et former une autre partie (EDF verte) ouverte aux marchés en englobant ENEDIS, la production dite biologique, et le développement du solaire et de l’aérien. Le sort de l’hydraulique, qui fut après la guerre le principal ressort de la reconstruction est encore incertain.
Les syndicats s’en inquiètent et une première grève contre le projet envisagé a eu lieu le 20 janvier 2021. Les syndicalistes considèrent non sans raisons que cette opération remettrait en cause l’unité du service public et serait le prélude à son démantèlement.
En perspective ? Le désengagement de l’état dans le nucléaire qu’il s’était engagé à réduire pourrait se perpétuer dans la privatisation qui est par ailleurs souhaitée par l’UE néolibérale. Ce projet fait d’une pierre plusieurs coups avec la libéralisation du service public des télécommunications et du nouveau marché des objets communicants. Elle préfigure une profonde modification sociétale qu’aucun parlement n’aura jamais discuté, au travers de la 5 G qui ne fait toujours l’objet d’aucune étude sérieuse sur le plan des effets radiatifs d’un réseau déjà saturé. L’aspect de la neutralisation des déchets nucléaires est toujours sous le tapis et le problème est toujours sur le plan d’action de nos descendants qui ne nous diront pas merci.
C’est une nouvelle atteinte à la démocratie des choix citoyens qui nous conduit vers une société dont les excès du développements dit de confort sont en situation de rendre la planète inhabitable à très court terme.
Une étape s’engage pour la défense d’un service public de la plus haute importance dont la disparition constituerai une véritable menace pour la nécessaire transition énergétique dans l’esprit de l’accord de Paris.